Mon regard se posa une nouvelle fois sur la ville de Beacon Hills et je ne put m'empêcher de grogner. Cette ville, je ne voulais pas y remettre les pieds, plus rien de me liais à l'ancien territoire de ma famille, aujourd'hui disparue. Alors, pourquoi malgré toutes mes belles promesses que je m'étais fait, je me trouvais à surplomber la ville et à la scruter tel le prédateur que j’étais. Trouver le responsable de leurs morts ? Cela faisait tellement longtemps que je m'étais résolu, que je ne cherchais plus. J'espérais encore au plus profond de moi que mon Alpha soit encore à mes côtés pour me guider, mais elle n'était plus là. On venait de me l'enlever pour la deuxième fois, je me trouvais sans repaire, personne vers qui me tourner en cas de doute. Une nouvelle fois, ma famille m'était arrachée et je n'avais rien pu faire pour stopper sa disparition. Il m'avait fallu deux mois pour trouver l'ombre d'une piste, pour savoir qui avait osé porter un coup si violent à mon Alpha. J'avais suivi cette piste avec acharnement et voilà ou elle me conduisait, l'endroit que je ne voulais plus voir. Mon enfer sur cette maudite terre : Beacon Hills.

Perdus dans mes pensées, je n'avais pas vu la lune se coucher lentement, mais j'avais senti les rayons du soleil caresser ma peau. Cela avait été le départ et j'avais pris la route de mon ancienne demeure. Là ou autre fois se dressait le fier manoir des Hale, aujourd'hui, il n'en restait que des ruines. Des ruines près à s’effondrer sur le premier venu, sur moi et malgré le dégoût que m'inspirait cette maison, elle n'en restait pas moins mon nouveau départ. Chaques pièces que je redécouvrais faisait surgir en moi des souvenirs que j’espérais enfouit au plus profond de moi, d'un revers de la main j'envoyais voler la pauvre table qui traînait dans le salon. Le bruit du bois se fracassant contre le mur me sortit brutalement de mes pensées, je n'étais pas là pour faire du sentimentalisme. J’étais plein de bonnes résolutions, mais la première chose que je devais faire avant de partir en chasse était de m’aménager un endroit où dormir et un ou manger. En fin de journée, j'avais fini mon aménagement des plus sommaire.

D'après ce que l'on m'avait dit, son corps était dans la forêt de Beacon Hills, j'ignorais où, mais dans la forêt. Les premiers rayons de la lune viennent caresser mon visage alors que je partais à l'assaut de ces bois que je connaissais par cœur. Cela faisait remonter en moi de nombreux souvenirs, des souvenirs qui réchauffaient tendrement mon cœur. Je me revoyais courant dans les bois avec mes sœurs et mon oncle, qui avait le rôle de chaperon bien malgré lui. Les rayons de la lune réchauffant doucement nos âmes de loup. La joie de la cadette, la malice de l’aînée, enfin la joie de la meute de courir ensemble. Et tout s'était arrêté par une nuit sombre, presque sans lune.

Une odeur familière m’arrêta dans ma course, le nez en l'air humant les odeurs présentes dans l'air. J’étais trop au sud, puisant dans mes forces de loup, je fis demi-tour. C'était son léger parfum de fleur que je sentais, l'odeur de Laura n'était pas loin peut être même vivante. Des bruits de pas me firent tourner la tête sur la gauche, des jappements de chiens me figèrent dans ma course. Les hommes du shérif dans le coin ? Je dois m'éloigner au plus vite, une nouvelle fois, je sens le léger parfum de Laura, accompagné d'une autre.

- Qui est là ?

Je me fige, renifle, j'ai l'impression de connaître cette odeur, mais je n'arrive pas à mettre le nez dessus, comme si j’étais à l’hôpital. Le cœur du propriétaire bas vite, bien plus vite que celui d'un humain normal. Je ressens d’abord la peur, puis l’excitation venir de la personne, je sens aussi l'odeur métallique du sang.

Mon regard bleu est attiré par la moitié du cadavre aux pieds du gamin, qui crie de manière plus que virile sous la découverte. Ma Laura est là, devant moi, et je ne peux rien faire pour protéger sa dépouille. Le cœur de l'humain bas encore plus vite, et je peux sentir l’excitation de la découverte du cadavre arriver jusqu’à moi. Je ne peux m’empêcher de grogner dans sa direction, ce qui le fait sursauter et partir en arrière. Alors que l'humain dévale la pente, je m'approche lentement du cadavre. Le hurlement puissant, au loin, d'un loup-garou me fige. Un Alpha, je ne comprends plus rien, mais je dois fuir avec le cadavre de ma sœur le mettre à l’abri avant de me venger. Alors que je me penche, mes yeux sont attirés par une petite boite orange ; de l'Adderall. J’attrape délicatement le cadavre de ma sœur et prends le chemin du manoir, si comme je le pense l’Alpha est en train de se créer une meute, alors ce soir un loup-garou vient d'être créé. Le propriétaire de ces précieuses pilules viendra bien assez tôt les rechercher. Et en lui parlant, je pourrais remonter jusqu'à l'Alpha.